Vin de Folie : Rites et consommation chez les Gaulois
Exposition temporaire - du 16 avril au 26 novembre 2006
«Les Gaulois sont amateurs de vin à l’excès et se gorgent de vin pur apporté dans leur pays par des marchands. Comme leur désir les pousse à en user sans modération, lorsqu’ils sont ivres, ils tombent dans l’hébétude ou dans des transports furieux. Aussi de nombreux marchands italiens, poussés par l’amour de l’argent qui les caractérise, considèrent que l’amour que les Celtes portent au vin est pour eux une aubaine. En effet, ils le transportent, soit dans des bateaux sur les voies navigables, soit sur des chariots qu’ils conduisent à travers les plaines, et cela pour un prix incroyable. Car pour une jarre de vin, ils reçoivent un esclave, échangeant leur boisson contre un échanson.»
Diodore, V 26 3
Différents types d’amphores.
Reconstitution de l’épave de Madrague de Giens
La diffusion massive de vin italique en Gaule indépendante, durant les deux derniers siècles avant notre ère, a laissé des traces importantes révélées par l’archéologie sous-marine et terrestre.
Les résultats issus des fouilles nous permettent de restituer les courants commerciaux, une partie des rites et des pratiques de consommation du vin chez les Gaulois à partir des données de terrain et des objets parvenus jusqu’à nous comme les coupes à boire, les seaux de présentation ou les passoires utilisées pour filtrer le précieux breuvage.
Les millions de tessons et les centaines d’amphores retrouvés dans le sous-sol du sud-ouest de la Gaule attestent des milliers d’hectolitres de vin qui ont transité par l’axe commercial Aude-Garonne depuis Narbonne jusqu’à Toulouse et au-delà.
Vue d’une salle consacrée au sanctuaire de Corent.
Vue de l’exposition.
L’exposition «Vin de Folie» illustre cette soif gauloise trop souvent caricaturée et dont l’Histoire n’a retenu que les aspects les plus péjoratifs : les dernières études menées par les archéologues, les historiens et les archéobotanistes permettent désormais de décrypter une relation au vin plus complexe et, par certains aspects, fort différente de celle connue dans le monde gréco-romain. Déversé par les élites guerrières lors des festins mais également associé aux rituels de libations et de sacrifices dans les sanctuaires, ce produit de luxe a profondément imprégné la société gauloise bien avant la conquête romaine.
Depuis les rivages de la Méditerranée où le raisin a mûri, été vinifié, où le vin a été mis en amphores puis transporté à fond de cale de navires marchands jusqu’aux terres du Sud de la Gaule indépendante où le vin a été finalement consommé nous vous invitons à la découverte de cette étonnante conquête avant l’heure de la société gauloise…