Deuxièmes Rencontres Archéologiques de l'Archéosite Gaulois
De Terre et de Bois
L’architecture en terre durant la protohistoire récente
Si les fouilles sur les sites de l’âge du Fer ont livré depuis plusieurs décennies une masse importante de données ayant trait aux architectures domestiques, en revanche la prise en compte du matériau « terre » en tant qu’objet d’étude à part entière est fortement inégale selon les régions. Intégrée depuis longtemps dans la recherche protohistorique méditerranéenne, elle commence à faire partie, depuis peu de temps, des préoccupations des équipes travaillant sur les six derniers siècles avant notre ère dans les autres régions françaises. Le recours de plus en plus fréquent aux techniques d’analyses connexes à l’archéologie couplé à l’enregistrement en contexte stratigraphique, de plus en plus systématique, à l’instar des autres artefacts, permet désormais de proposer un calage chronologique plus assuré de ces architectures en terre et bois.
Des reconstitutions sont désormais à même d’être proposées dans le cadre d’échanges de vue –très souvent fructueux- entre archéologue et architecte. Au delà, et dans le cadre de la restitution au grand public, un nécessaire dialogue doit s’instaurer entre les différents partenaires (archéologue, conservateur de musée, gestionnaire d’archéosite, maquettiste ou muséographe) susceptibles de prendre en charge un rendu scientifiquement irréprochable.
La région Midi-Pyrénées connaît depuis maintenant un peu moins d’une décennie, un important accroissement des données concernant la fin de l’âge du Fer notamment au sein de l’agglomération toulousaine mais également dans le cadre de l’intégration de l’archéologie préventive en amont des grands travaux d’infrastructures régionaux. Le maintien d’une activité soutenue couvrant les différentes facettes de la Protohistoire (habitats de hauteur ceinturés, enclos, oppidum, grotte, etc.) constitue désormais une constante affirmée de la programmation régionale.
Le corpus des architectures protohistoriques reste encore très modeste et il apparaît que les processus érosifs qui limitent notre compréhension des sites ne peuvent expliquer à eux seuls le déficit documentaire régional. Longtemps focalisées sur les données exceptionnelles issues de la fouille des grands ensembles funéraires du premier âge du fer (région de Castres et du Quercy en particulier), sur l’exploration des systèmes de fortifications de la fin de l’âge du Fer ou sur l’épineuse question des puits à dépôts, l’habitat de manière générale et l’architecture proprement dite ont été quelque peu délaissés durant une trentaine d’années.
C’est dans ce contexte et afin de faire face à cet accroissement de données sans précédent qu’il paraît aujourd’hui primordial de fixer des méthodologies propres à assurer leur collecte et leur traitement à la hauteur des nouveaux enjeux scientifiques qui s’ouvrent. En 2004, une première table ronde réalisée en partenariat avec l’antenne toulousaine de l’EHESS et l’Archéosite Gaulois, avait permis de faire un point méthodologique, à l’échelle nationale, sur les installations rurales de la fin de l’âge du Fer.
Cette nouvelle table ronde vise donc à sensibiliser les différents partenaires de la protohistoire régionale (professionnels, étudiants et bénévoles) à la prise en compte des éléments d’architecture en terre dans leurs problématiques d’approche et d’études des sites protohistoriques.
Elle s’inscrit clairement dans une dynamique de renouvellement des données amenées depuis une petite décennie par des opportunités liées à l’archéologie préventive et par l’activité soutenue des équipes régionales, de plus en plus étoffées, intéressées à la Protohistoire récente en Midi-Pyrénées.
Elle a pour vocation de fédérer, dans une perspective interdisciplinaire, l’ensemble des acteurs intéressés à cette recherche depuis la fouille et l’étude en passant par la publication et jusqu’à la restitution au grand public dans le cadre des musées ou des archéosites.